Rampage est à la base, un jeu vidéo sorti dans les années 80 qui était plus qu’oubliable. Cette adaptation avec Dwayne Johnson l’est-elle aussi ? Voici notre avis
Rampage (Hors de contrôle) est une adaptation de la licence vidéoludique du même nom, sortie en 1986 par l’intermédiaire de Midway en Arcade et sur diverses consoles (Atari 2600,Master System…). Ne passons pas par quatre chemins, c’était un jeu vidéo médiocre, qui n’avait pour lui que son concept, à savoir incarner des monstres géants qui affrontent l’armée pour finalement détruire les bâtiments de la ville. Il était décérébré, assez jouissif pour son époque car il était agréable d’y jouer à plusieurs. Cela dit, son gameplay était oubliable, ses graphismes grossiers et sa « replay value » (ndlr: la rejouabilité) totalement absente dépassée la découverte.
Cette adaptation de Rampage prends les mêmes protagonistes que la licence du jeu vidéo éponyme : « George », un gorille à la King Kong, « Lizzie », un reptile à la Godzilla, et « Ralph », un loup-garou géant.
On peut d’ores et déjà se demander la nécessité d’avoir acheté la licence pour la Warner Bros ? On va dire qu’elle était pas chère et qu’elle allait parler à un public de nostalgique des années 80 qui font le bonheur de la Pop Culture actuelle (Vous avez dit Ready Player One ?).
Rampage : Hors de Contrôle est réalisé par Brad Peyton (San Andreas, Voyage au centre de la terre 2), produit par Beau Flynn et aussi par son acteur principal : Dwayne Johnson AKA The Rock, acteur phare de série B à Hollywood depuis de nombreuses années. On se rappellera notamment qu’il a joué dans le film Doom au cinéma, une licence qui va d’ailleurs connaître une nouvelle adaptation…(erf).
Quoi qu’il en soit, on se doute bien que ce Rampage ne va pas jouer sur la finesse de son scénario : suite à des expériences scientifiques secrètes menées à des fins obscures dans l’espace, une réserve naturelle basée à San Diego, va voir une partie de ses animaux touchée par d’étranges mutations…Par la suite, ces derniers vont être attirés par l’intermédiaire d’ultrasons, un habile stratagème (lol) des « méchants » qui avaient tout prévu, ce qui va occasionner du bordel en ville.
Sur cette base, on s’attend à un film qui ne va pas se prendre la tête et assumer son côté « bébête » pour nous en mettre plein la vue. Seulement, l’ennui pointe souvent le bout de son nez au cours de ces deux heures. Pourtant ça commençait bien avec Davis Oyoke (Dwayne Johnson) et la découverte de son duo avec le gorille albinos surnommé George, ainsi que la bande de scientifiques qui l’accompagnera durant son périple. Sauf que non, on va vite oublier ces autres personnages, pour lui coller un autre sidekick assez insipide, le Dr Kate Caldwell (Naomie Harris), trop cliché et dont on ne ressent pas l’alchimie. Pour les méchants, on est en roue libre totale sur l’acting et sur l’écriture, tant ces derniers sont clichés et stupides au possible, alors qu’ils sont censés avoir un minimum de jugeote pour assouvir leur sombre dessein. On ne passera pas sous silence la prestation (non) remarquée de Jeffrey Dean Morgan qui cabotine, comme souvent, acteur reconnu pour son rôle de Negan dans la série The Walking Dead, ou encore dans la peau du Comédien dans Watchmen.
Le comble de Rampage est que l’on s’attend à voir des destructions et des combats dans tous les sens, seulement la plupart des actions se situent en dehors de la ville, ne donnant pas le souffle épique attendu. On rappelle que c’est le réalisateur Brad Peyton derrière la caméra, ce réalisateur à qui l’on doit le film catastrophe San Andreas, qui à défaut d’être original, était efficace dans ses séquences de destructions grand spectacle.
Dans Rampage, ce n’est malheureusement que trop rarement le cas. On retiendra tout de même son dernier quart d’heure, exposant une scène de combat spectaculaire, fonctionnant bien mais qui ne sauve pas pour autant les trous d’air du film, provoquant de l’ennui chez le spectateur. On est à mi chemin entre du Godzilla, du San Andreas ou encore dans du Jurassic World pour son ambiance parodique/série B. A noter que le film se permet des traits d’humour assez lourdingues sur le papier mais qui fonctionnent très bien, il en aurait fallu plus à notre sens. De manière générale, cette adaptation manque de fun et se perd parfois dans des enjeux premier degré qu’il aurait dû oublier, pour n’assumer que son aspect parodique et décalé. Toutefois, on soulignera qu’il ne s’agit pas ici d’un divertissement familial mais d’un divertissement tout court. Car il y a du sang montré à l’écran, de l’humour graveleux et certaines scènes « osées » qui prêtent bien à sourire pour le spectateur amateur de retournements de situations caucasses.
Pour l’aspect technique, c’est mitigé. Sur les trois créatures, on retiendra la très bonne motion capture du singe albinos qui peut faire penser à La Planète des Singes, au bon design du lézard « Godzilla » mais on fustigera le loup qui a un mauvais rendu. Les effets d’explosions ne sont pas exempts de tout reproche mais ils font globalement bien leur effet.
Au final, Rampage est un nouveau film du Dwayne Johnson Show Universe, jouant comme à son habitude de ses mimiques, de sa carrure et de sa bonhomie, rien de plus. On ne voulait pas un scénario poussé, loin de là mais un film plus assumé, plus fun, avec plus de scènes de destructions impressionnantes pour nous scotcher à notre siège. Reste que le film est efficace dans son ensemble pour un film de divertissement grand public et peut même se payer le luxe de faire une « bonne » adaptation d’une licence de jeu vidéo. En même temps, vu le postulat vidéoludique de base me direz-vous…
The Rock is back avec son charisme et ses nouveaux animaux de compagnie Kong / Godzilla / « Croc Blanc », pour un résultat mitigé mais divertissant pour peu que l’on ne soit pas trop regardant sur ses défauts visibles et ses longueurs.
La note PopCorn Game pour Rampage – Hors de contrôle : 3/5