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[CRITIQUE] La Planète des singes Suprématie : un bijou artistique et technique

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On vous donne notre avis sur La Planète des singes Suprématie. Un film truffé de référence et qui malgré son statut de  blockbuster laisse une grande place au drame. Un vrai Blockbuster intelligent !

Dans La Planète des singes Suprématie, on retrouve au casting : Andy Serkis, même si on ne s’en rend pas compte de prime abord, en tant que César, et Woody Harrelson en colonel antagoniste avec un fort complexe de dieu. Ce joli casting se retrouve sous la houlette de Matt Reeves, qui reprend du service après avoir dirigé le précédent épisode et les deux Cloverfield. Il pourrait, d’ailleurs, diriger le prochain Batman dans l’univers DC.

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             I’m Batman !

L’histoire se déroule dans un futur post apocalyptique, où une partie de l’humanité a été anéantie par un virus. Et c’est grâce à ce virus, que les singes sont la nouvelle espèce dominante. Effectivement, il leur a permis de développer des capacités de réflexion accrues. L’Homme est donc terrifié par César et ses hominidés. Un colonel de l’armée part alors en croisade contre les primates. Tandis que de nombreux singes sont tués, César décide de venger son espèce. Il va ainsi devoir affronter son pire ennemi (et pas forcément le colonel).

Le film est dans la droite ligne de ses prédécesseurs. En effet, il prolonge Dawn of the Planet of the Apes dans une logique clinique. Il lie, en outre, le film à la mythologie du tout premier La Planète des singes avec Charlton Heston, en plus de l’ancrer dans un sujet plus que pertinent aujourd’hui. Tout cela, à travers une épopée dramatique mais résolument humaniste. Sans compter que, le récit bénéficie du savoir faire technique de Weta Digital, et ressemble fort à un tournant, voir une petite révolution pour la performance capture.

Une performance technique et artistique

L’une des parties les plus époustouflantes du film est son aspect technique. Il suffit, pour cela, de regarder les B-roll du tournage, pour s’en rendre compte. Car, derrière les simiens en CGI (Computer Generated Image) se cache des humains. D’ailleurs, le degré de réalisme atteint sur le film est du jamais vu. A tel point, que je me suis, à plusieurs reprises, demandé si de vrais singes avaient été utilisés sur le plateau. Aujourd’hui, Weta Digital, avec la performance capture, est en mesure de transposer le jeu d’un acteur à un personnage en CGI.

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Une longue piste balisée par Avatar et qui, aujourd’hui, semble se transformer en boulevard. Cet exploit technique vient faire écho à l’histoire du film. En effet, les singes sont en passe de remplacer les humains. A travers cette double lecture, la technique se met au service du récit et passe de plus en plus inaperçu.

Malheureusement, il est parfois difficile d’imaginer qu’un acteur se cache derrière les CGI. C’est pourquoi, il faut souligner le travail remarquable d’Andy Serkis et de ses collègues acteurs aka singes aka CGI. Ils réalisent une véritable prouesse, puisqu’ils doivent s’imaginer dans la peau d’un singe et l’intégrer à leur jeu. C’est d’autant plus malheureux, que leurs performances n’a pas de place parmi les grandes récompenses tels que les Oscars, pour lesquels ils n’ont jamais été nominés. Alors que l’artiste en est pour beaucoup dans la création des personnages, comme César pour Andy Serkis ou Bad Ape pour Steve Zahn. En particulier le sentiment d’empathie que l’on éprouve pour eux. En effet, les singes expriment plus d’humanité que les Hommes dans le film.

Voici un article en anglais, qui développe le sujet sur la performance des acteurs qui se cache sous les CGI.

Des références mythiques

Le « ouah » des effets spéciaux dépassé, on se plonge dans le film. Là, se trouve la substantifique moelle de la saga, qui vient piocher dans de multiple univers. C’est une avalanche de références : du western, à la science-fiction en passant par le péplum biblique, le film de guerre ou encore de prison. On retrouve tous les ingrédients d’un grand film. Par exemple, le colonel est fortement inspiré du colonel Kurtz dans Apocalypse Now. Le film cite, de plus, des références comme : La grande évasion avec Steve McQueen (retrouvez notre article sur A Way Out ici), ou bien, Les dix Commandements avec Charlton Heston.

Car son histoire est fortement imbibée des récits bibliques. En effet, César doit sauver son peuple et le mener vers une terre promise. Moïse n’est pas loin. Quoi de plus naturel donc que de faire le lien avec ces grands films qui de plus, l’ancre plus profondément dans la saga. Notez que Charlton Heston est le personnage principal du premier La Planète des singes et Les dix commandements.

Il en va de même pour la musique, qui est à la fois dramatique et homérique. Elle reflète parfaitement l’esprit du film. A cet effet, Michael Giacchino a su y apporter la grandeur nécessaire pour se rapprocher des monuments filmiques cités plus haut.

Une épopée dramatique

La quête de vengeance du héros est basée sur un drame bien humain. Et c’est là que le film pioche toute sa force. En effet, il sait mettre en retrait son côté blockbuster pour venir travailler ses personnages. Il le fait, de plus, de façon plus subtile qu’à l’accoutumé. Car la plupart des séquences sont muettes, puisque les singes ne parlent pas. Cela donne un côté poétique, plus particulièrement la relation qui se crée entre une petite fille aphasique et les héros simiesques.

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Le film est dénué de tout manichéisme. Par exemple, on comprend les motivations du colonel, alors que le personnage est plutôt abject. Il en va de même avec la relation qui s’installe entre César et le colonel, qui  dépasse celle du combat entre le bien et le mal, car c’est avant tout une histoire de survie entre ces différents peuples. Il a du blockbuster son emphase pour le grand spectacle, et tire son côté dramatique de la relation entre les personnage et les épreuves qu’ils ont traversé.

Voilà donc un blockbuster épique et dramatique avec des pointes poétiques qui nous emmène dans l’épopée de tout un peuple qui tente le tout pour le tout afin de survivre à une guerre qu’il n’a pas déclenché. C’est à travers un exode semé d’embûches, qu’ils parviendront à trouver une terre promise. Hum je me demande ce que ça me rappelle dans l’actualité…

Bravo aux artistes derrière ce film, qui pousse toujours plus loin le cinéma. Mais ne vous inquiétez pas, il est déjà prévu une suite à La Planète des singes Suprématie.

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