Dragon Ball FighterZ fait figure de saint Graal pour tous les fans du manga d’Akira Toriyama et des amateurs de jeux de baston. Le studio Arc System Works propose une retranscription ultra fidèle de Dragon Ball qui a bercé toute une génération à travers le Club Dorothée en France. Cette licence mythique est rentrée dans le panthéon de la Pop Culture depuis des dizaines d’années mais ses diverses adaptations vidéoludiques ont soufflé le chaud et le froid. On retiendra les séries Budokai et Tenkaichi en tant que références mais Dragon Ball FighterZ est arrivé en 2018 pour Kaméhaméhaiser tout ce qui s’est fait auparavant. Voici la fusion de nos impressions à travers ce Crash Test !
Pendant que les versions consoles PS4/Xbox One se pavanent dans le milieu de l’eSport, la version Nintendo Switch débarque tranquillement 8 mois plus tard, le 28 septembre contre le 26 janvier pour les premières versions. Cet opus “portable” était réclamé dès le début à cor et à cri par la communauté, récoltant près de 20 000 signatures via cette pétition. La productrice l’espérait, les fans aussi, voici le souhait de tout le monde réalisé ! Qu’en est-il maintenant de la qualité ?
N’y allons pas par quatre chemins pour vous dire que techniquement, Dragon Ball FighterZ cru Switch, est pratiquement irréprochable. Bien entendu, on a une moins bonne définition que sur les versions “HD” mais globalement, la magistrale direction artistique est toujours présente, prête à vous faire revivre les meilleurs moments du manga sur petits et grands écrans. La prouesse se situe particulièrement sur la version nomade non dockée, tournant de manière fluide sans ralentissements. Comme ses grandes soeurs, la Switch peut se targuer d’un framerate à 60 fps et d’un résultat à l’écran magnifique, ce qui se fait de mieux chez la dernière née de Nintendo.
Cela dit, lorsqu’on dock sa Switch, on peut déceler quelques micros ralentissements et une définition inférieure, rien qui ne remettrait en cause la qualité de ce portage bien heureusement. Pour être tout à fait complet, en dehors de la définition inférieur, on peut déceler de l’aliasing notamment au niveau des personnages mais encore une fois, rien qui ne dessert l’expérience globale, surtout en mode portable.
Pour terminer sur la partie technique, on regrettera cependant, des temps de chargements assez long qui pourront en agacer plus d’un mais le résultat final à l’écran en vaut la chandelle.
En ce qui concerne la prise en main, c’est une autre paire de manche. Dragon Ball FighterZ étant un jeu de combat au gameplay accessible, on est en droit de penser que ce portage Nintendo Switch s’y prête bien. C’est le cas mais il va falloir un temps d’adaptation pour y jouer avec les Joy-Con, notamment pour jongler avec les touches. On peut se poser la question d’atteindre un très bon niveau (eSport) avec cette configuration, ce qui n’est pas impossible mais il va falloir s’accrocher.
Ce DBZ est certes très accessible et permissif mais à haut niveau, les timings et autres quarts de cercles s’avèrent trop compliqués à réaliser sur configuration classique Nintendo Switch. Il faudra, soit posséder une manette pro, soit investir dans un stick arcade qui pourra aussi vous servir dans d’autres jeux du genre en mode docké (coucou Street Fighter 2).
Parlons maintenant du contenu, car la politique mercantile de Bandai Namco a encore frappé. En effet, Dragon Ball FighterZ Switch propose bien les dernières mises à jour que ses aînés mais pas plus. Dans les faits, il faudra repasser à la caisse pour avoir de nouveaux personnages ou l’OST “originale” (qui n’est pas folle en vérité dans le jeu, faute à une mauvaise sélection). En clair, le contenu du season pass n’est pas inclus et c’est bien dommage. Bandai Namco aurait été “sympa” d’en inclure une partie mais d’un point de vu marketing, la licence DBZ est bien trop forte pour ne pas faire (re)passer les joueurs à la caisse soyons honnête…Pour rappel, il faudra débourser 34,99€ pour le season pass, ou 4,99€ pour un personnage supplémentaire. Votre kebab à emporter (sans boisson/frites, on est plus début 2000) ou votre nouveau personnage (Broly, C-17, Cooler…) sur la terrasse, il va falloir choisir !
Toutefois, en termes de contenu in-game, on retrouve tous les modes classiques (Histoire, multi local à 2VS2/3VS3, en ligne…). En outre, on applaudira l’ajout d’un nouveau mode versus nommé “Party match” spécialement créé pour cette version Nintendo Switch ! On pourra se regrouper en local jusqu’à 6 joueur pour s’affronter dans des joutes sayanesques, en assignant très facilement les manettes aux joueurs dans le jeu.
On précisera qu’au niveau du roster de personnages, il faudra toujours accumuler assez de Zénis (la monnaie du jeu) pour obtenir Vegeta et Goku Blue mais qu’à contrario, le personnage original Android-21 ne nécessitera plus de terminer le mode Histoire pour le débloquer. Ouf !
Vous l’aurez compris, Dragon Ball Z Switch est une franche réussite ! Il reste inférieur techniquement parlant aux autres versions, présentant de l’aliasing ou une finesse moindre comme on aurait pu s’en douter. C’est surtout vrai pour le mode “docké” à la TV qui peut même présenter quelques ralentissements mais si on évoque la version portable, la prouesse est remarquable ! Il n’aura jamais été aussi jouissif de jouer à un jeu DBZ en mode nomade, avec une direction artistique et une finition au rendez-vous.
Les couleurs et la fluidité sont au top même si on pourra regretter des temps de chargement un poil trop long pour les joueurs les plus impatients dont votre serviteur fait partie.
On pourra bien entendu sur la politique commerciale de l’éditeur qui refera passer à la caisse les joueurs ayant déjà investi dans du contenu dans les versions précédentes (via le season pass et l’achat de perso) mais il paraissait logique qu’il n’allait pas se passer d’une telle manne financière… Greed is good comme dirait Gordon !
Dragon Ball Fighterz était le meilleur jeu Dragon Ball jamais réalisé sur console de salon mais avec cette version Nintendo Switch, c’est aussi le cas sur console portable ! Indispensable pour les fans de la licence n’ayant pas déjà obtenu le jeu ailleurs, à réflechir pour ceux qui l’ont déjà, surtout si vous avez déjà investi dans le season pass. Si vous voulez une version portable pour y jouer entre potes de manière nomade, la question ne se pose presque pas pour faire des Genkidama ou autres Makankōsappō dans les transports !
La genèse d’un projet fantasmé
C’est lors de l’E3 2017 et la conférence Xbox que, Dragon Ball FighterZ a été annoncé, directement propulsé comme l’une des plus grosses attentes jeux vidéo à venir. C’est à Arc System Works qu’a été confiée cette lourde tâche mais le studio japonais n’est pas novice en la matière, réputé pour ses séries de jeux de combats Guilty Gear et BlazBlue. Les mordus de Dragon Ball étaient aux anges, tant les premières images flattent la rétine, notamment pour leur fidélité au manga originel et aux animés qui en ont découlé.
C’est donc sous la forme d’un jeu de combat en 2.5D développé avec le moteur Unreal Engine 4, que Dragon Ball FighterZ se présente, à savoir des décors et personnages modélisés en 3D mais un gameplay de versus fighting sur un plan 2D. On se retrouve donc avec une formule similaire à des jeux tels que Street Fighter 5, Dragon Ball Xenoverse 2 mais surtout Marvel VS Capcom 3 avec qui il partage l’opposition d’équipes à trois personnages.
D’ailleurs, Dragon Ball FighterZ propose 21 personnages jouables au début et trois autres personnages à débloquer, portant son total à 24 personnages disponibles. Certains jugeront que ce nombre est faible quand on les compare aux précédentes séries de jeux DBZ (Xenoverse, Tenkaichi ou encore Budokai) mais il faut souligner l’incroyable travail d’Arc System Works sur l’équilibrage des personnages. En effet, la totalité du roster est vraiment diversifié, avec des personnages aux styles de combats uniques et complémentaires, d’autant plus que les combinaisons sont légions avec une équipe composée de trois combattants. On pourra toujours regretter l’absence de son personnage fétiche mais n’oubliez pas que Bandai Namco réserve tout un lot de DLC pour compenser…
Une réalisation technique proche de la perfection
La première chose qu’on remarque avec Dragon Ball FighterZ, c’est sa direction artistique somptueuse. A l’aide d’animations ultra léchées, on a vraiment l’impression d’évoluer dans l’animé de la série, le studio ayant réalisé un véritable travail d’orfèvre en reproduisant certaines scènes cultes du manga/animé dans leur jeu. C’est simple, à ce niveau de qualité et de fidélité, c’est du jamais vu ! Que ce soit pendant des coups spéciaux ou certaines fins de combats, les fans s’émerveilleront sur les diverses cinématiques qui ponctueront les combats.
Outre cette fidélité aux codes graphiques de la série, on retrouve également une réalisation sonore de haute volée. Ainsi, en plus des voix japonaises originales, on retrouve l’ambiance sonore du dessin animé, que ce soit les sons d’impacts des coups, de téléportations ou de projections. En ce qui concerne les musiques du jeu, on regrettera que l’OST de l’animé ne sera disponible que pour les personnes ayant acheté le season pass. A défaut, on a le droit à des compositions originales du type Rock, pas désagréables à l’oreille mais pas très inspirés non plus.
Un jeu de baston accessible qui n’oublie pas d’être profond
Avec Guilty Gear et BlazBlue, le studio Arc System Works a prouvé tout son savoir-faire pour proposer un gameplay exigeant mais pas forcément très facile d’accès. Cela dit, Dragon Ball FighterZ a l’ambition d’être joué par tous les fans de Dragon Ball, qu’il ne fallait pas frustrer avec un jeu de combat trop compliqué. C’est avec ce leimotiv que le studio japonais a développé FighterZ pour proposer un gameplay accessible, rapidement très jouissif, n’occultant pas des systèmes de jeu plus profonds pour les pros du jeu de combat. A noter que Bandai Namco tient avec Dragon Ball FighterZ, un très bon candidat pour la scène E-Sport du jeu de baston, à travers sa richesse visuelle pour le public et un gameplay approfondi pour les compétiteurs.
Manette en main, il n’y a pas de manipulations trop complexes à réaliser, les débutants pouvant rapidement sortir des coups impressionnants sans connaître les spécificités du gameplay. Les différents personnages proposent un panel de coups variés mais limités, avec des auto-combo et des coups spéciaux qui se déclenchent à l’aide d’un simple quart de cercle + un bouton. Nous n’irons pas plus loin sur le détail des différentes manipulations mais sachez que les commandes sont assez nombreuses pour les habitués aux jeux de baston mais rapidement assimilables pour les débutants qui voudraient s’essayer au genre.
Dragon Ball FighterZ est sûrement le jeu de combat le plus accessible de ces dernières années, bénéficiant d’une excellente réalisation et d’une des plus grosses licences de manga qui attire de nombreux (potentiels) joueurs qui se laisseront tenter. Le jeu fait office de porte d’entrée idéale pour s’investir dans un jeu de combat remarquablement équilibré pour tous les types de joueurs : du joueur hardcore du jeu de combat qui s’acharnera à tout maîtriser , que pour le fan de DBZ néophyte. Bien entendu, cela reste à relativiser lorsque l’on se frotte au mode en ligne ou à un joueur aguerri mais le jeu reste avant tout jouissif en toutes circonstances.
Une Histoire oubliable et des modes classiques
On arrive à l’un des points noirs du jeu avec un mode Histoire proposant une nouvelle aventure malheureusement insipide, qui aura au moins le mérite d’introduire un nouveau personnage avec la cyborg C-21. Il vous faudra une dizaine d’heures pour finir les trois arcs scénaristiques du mode Histoire permettant de débloquer C-21 parmi les personnages jouables. On progresse à travers un plateau sous forme de jeu de l’oie, où il faudra avancer case par case afin de réaliser des combats qui, au début, font office de mini tutoriels. Au fur à mesure de votre progression, il sera possible d’obtenir divers bonus permanents à équiper sur vos personnages (attaque, défense, santé jauge de Ki…) pour vous aider. Seulement, l’I.A des ennemis est bien trop faible sur les premières heures pour apporter une difficulté intéressante, ces derniers faisant office de véritables punching-ball.
Malgré de jolies cinématiques, on regrettera également la qualité d’écriture globale de ce mode Histoire, que ce soit pour les dialogues ou le scénario très vite oubliable. C’est d’autant plus dommageable lorsqu’on le sait qu’Akira Toriyama a supervisé le tout, alors qu’on a l’impression d’avoir un OAV ou une fan fiction pas inspirée… Mais n’est-ce pas également le cas de Dragon Ball Super ?
En bref, ce mode Histoire est une déception pour tous les fans et joueurs qui attendaient de Dragon Ball FighterZ, un mode solo digne d’intérêt.
Vous l’aurez compris, l’intérêt de Dragon Ball FighterZ ne se situe pas sur la richesse de ses modes de jeu mais plutôt sur l’envie du joueur à progresser dans son apprentissage. Pour ce faire, les mode Arcade et Entraînement sont parfaits pour remplir cette partie du contrat même si l’on aurait aimé un peu plus d’originalité à ce niveau. A savoir que le mode Arcade se concentre sur la performance du joueur qui va devoir affronter des ennemis de plus en plus forts pour obtenir la meilleure note possible et accumuler des « zénis » la monnaie virtuelle du jeu. Cette dernière sert à acheter divers éléments de customisations (couleurs de costumes…) mais elle permet surtout de débloquer deux personnages supplémentaires, Son Goku Super Saiyan Blue et Vegeta Super Saiyan Blue.
En ce qui concerne le mode en ligne, il a connu des difficultés lors des phases de bêta ouverte mais l’expérience est maintenant optimale. Le système de Matchmaking ou les différents salons à rejoindre sont bien fonctionnels, les serveurs supportant bien la charge. Précisions que nous n’avons pas souffert de lags ou ralentissements durant nos parties en ligne même si notre connexion fibre doit bien aider.
Dragon Ball FighterZ cristallisait tant d’attentes auprès des fans depuis son annonce en 2017, la pression était grande. On peut maintenant l’affirmer, le rêve est maintenant réalité, les promesses ont largement été tenues. Il s’agit bien du meilleur jeu Dragon Ball jamais fait, bénéficiant d’une réalisation sans faille avec un soucis du détail ahurissant. Il réussit même la prouesse d’être accessible aux néophytes du jeu de combat qui prendront un plaisir immédiat, sans oublier les connaisseurs avec un gameplay profond. On regrettera cependant des modes de jeu assez classiques mais surtout un mode Histoire insipide. Reste à savoir si vous adhérez à la politique commerciale du titre (DLC avec personnages supplémentaires, l’OST original) mais ne faisons pas la fine bouche : Dragon Ball FighterZ est le jeu ultime adapté de l’oeuvre d’Akira Toriyama et même la meilleure adaptation vidéoludique d’un animé que l’on ait jamais vu !
La note du Crash Test de Dragon Ball FighterZ sur Xbox One et PS4 est de 50€
Mais qu’est ce qu’un Crash Test ? Contrairement aux nombreux tests que l’on peut trouver, la note finale est donnée à travers un prix d’achat conseillé. Partant du prix de vente neuf constaté (54,99€ dans le cas de Dragon Ball FighterZ), Crash Test tacle là où ça fait mal et vous donne la véritable valeur d’un jeu. Pourquoi payer trop cher ses jeux vidéo ?