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[Critique] Le remake de « Ça » tient-il ses promesses ?

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Voici notre critique de « Ça » à la suite d’une projection au Max Linder. Pour la mise en contexte, sachez que je n’ai pas vu les 2 téléfilms originaux, ni lu les livres de Stephen King. Cela dit, l’univers de Pennywise AKA Grippe-Sou en VF, ne m’était pas inconnu.

Avec cette version 2017 qui affiche ces ambitions, on a le droit à un remake des films des années 80 réalisés par Tommy Lee Wallace (alors petit protégé de John Carpenter), remis au goût du jour. En effet, « Ça » s’inscrit dans le regain de popularité des films d’horreur qui a lieu depuis quelques années, le grand public aimant s’adonner à ce frisson en salle (parfois pour le meilleur, comme pour le pire). Pour ce remake, on a droit à Andrés Muschietti derrière la caméra, soit le réalisateur de Mama, un thriller horrifique intéressant. Ce choix semble cohérent et l’Argentin semble accepter le poids de sa mission de réinventer le mythe de Stephen King qui a traumatisé une génération dans les 80’s

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D’ailleurs la vague nostalgique des années 80 déferle depuis quelques années, dans la musique (retro synthwave), dans le jeu vidéo (coucou la NES et SNES mini) ou encore le cinéma (les remakes, Super 8 et surtout Stranger Things). Le remake de « Ça » s’inscrit clairement dans cette tendance, ne se gênant pas pour disséminer plein de clin d’oeil en guise de références dans le film (Gremlins, Anthrax, Supercopter, Metallica…). Si on doit faire un rapprochement étrangement voyant, on aurait tendance à dire que « Ça » a un très gros feeling « à la Stranger Things ». On poussera même le vice à préciser que l’un des jeunes acteurs du film, Finn Wolfhard, est également présent dans le casting principal de Stranger Things.

Finn Wolfhard ca stranger thingsOn reviendra plus tard sur cette similitude mais « Ça » procure beaucoup de feeling Spielbergien, surtout l’époque des années 80 et ses projets mettant en scène des enfants ( Les Goonies, E.T, Gremlins…). Seulement, ce remake propose des scènes assez gores mais cohérentes avec l’esprit malsain (mais pas trop) qui se dégage de la vision du film. En effet, le film prend le temps d’exposer ses thématiques, avec un long métrage d’environ 2h20. Ces thématiques propres à l’œuvre de base (la peur, les angoisses de l’enfance, l’amour, le passage à l’âge adulte, la pédophilie…) sont plutôt bien abordées mais sont parfois sapées par le rythme et le montage du film. En effet, certaines tensions dramatiques sont désamorcées par un humour omniprésent dans ce remake, un humour qui aère le film mais qui dessert parfois ses propos.

« Ça » est souvent drôle à ses dépens et c’est dommage. En effet, le film a de véritables idées de mise en scène ingénieuses mais alterne avec une structure prévisible et classique de films d’horreurs. Sans parler des fameuses scènes « drôles » qui sont souvent celles où une bande son rock/metal intervient (Anthrax – Antisocial par exemple), cassants trop souvent l’immersion horrifique. Au delà de ce faux pas, la réalisation d’Andrés Muschietti est très propre, mention spéciale à la photographie et les plans du film, très soignés.

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En ce qui concerne les effets spéciaux, le film s’en sort bien malgré quelques scènes, notamment avec Pennywise/Grippe-Sou qui aurait mérité un poil plus de travail pour ne rien avoir à dire sur ce volet là. Au passage, on soulignera le superbe travail de maquillage Pennywise. Puisque l’on parle du clown maléfique, on soulignera l’excellente prestation de Bill Skarsgård (de la famille « cinématographique » Skarsgård dont l’un des frères joue Loki dans Vikings) qui n’a pas été choisi au hasard. Jugez plutôt ce post instagram où l’acteur suédois dévoile son sourire de Joker ! (une idée d’acteur pour le futur film consacré au Némésis de Batman ?)

Le casting des enfants s’avère également très crédible. On se prend d’affection pour cette bande de gamins qui va devoir affronter cette horreur. On évitera pas la comparaison avec Stranger Things, notamment par la structure du groupe composé d’une bande de garçons accompagnée par une fille. Petite mention au jeune acteur Jaeden Lieberher qui s’en sort très bien, l’arc narratif de son personnage étant bien équilibré, entre looser bégayant et sa progression en tant que leader parmi ses amis.

Au final, ce « Ça » 2017 est globalement une réussite, alternant entre le très bon (le casting, des scènes mémorables, ses thématiques) mais aussi le moins bon (narration, structure trop classique du genre, des scènes trop légères qui cassent l’immersion). Les puristes de l’œuvre originale (littéraire) ne semblent pas tout à fait conquis mais en tant qu’entité cinématographique, nous avons là le droit à un très bon remake dont plusieurs questions restent en suspens mais qui trouveront réponse plus tard. En effet, la suite prendra la forme d’un deuxième chapitre où les enfants seront (normalement) projetés 27 ans plus tard, donc adultes, pour continuer le combat. La boucle est bouclée car cette suite semble suivre la structure mise en place par les deux téléfilms des années 80. Osons le « Ça s’en va et Ça reviendra ! », en espérant que la suite viendra gommer les imperfections de ce remake intéressant à plus d’un titre.

ca pennywise

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