Après une longue attente, la Nintendo Switch pointe enfin le bout de son nez. Voici mes impressions, après avoir passé un week-end avec elle.
Notre histoire commence en Gare Montparnasse dans un train direction Bordeaux. Ca tombe bien car la nouvelle console de salon de Nintendo est … (trans)portable. « Confortablement » installé en seconde classe, je sors ma Nintendo Switch de son étui (non fourni avec la console à l’achat) et lance Zelda Breath of the Wild. 64% de batterie, ca va être dur de tenir tout le voyage, surtout qu’en seconde classe, les prises c’est pas automatique.
Qu’à cela ne tienne, je décide de profiter du peu de temps dont je dispose pour faire un tour dans le magnifique monde d’Hyrule. Je sors mon casque sans-fil et … non, inutile de chercher, il n’est pour l’instant pas possible d’appairer des accessoires Bluetooth. Et oui, chez Nintendo seul les Joy-Con sont visiblement considérées comme des périphériques sans fil. C’est donc sans son que je vais jouer, la petite heure 15 minutes de batterie restante.
Arrivé à destination, je prends mes affaires dont ma Nintendo Switch ayant rendu l’âme 2 heures plus tôt, vivement la LGV. Curieux de cet appareil, mes amis me demandent « c’est quoi cette vielle tablette de geek ? ».
– « C’est la dernière console de Nintendo, la Switch, qui fait console portable et console de salon à la fois. » leur répondis-je. Les mots magiques étaient lâchés et s’en suivit un flot de questions : « C’est Nintendo qui fait ça ? Oh trop cool ! », « Génial, ca veut dire que tu peux jouer à Mario Kart où tu veux ? » ou encore « C’est dingue tout ce qu’on peut faire aujourd’hui ! Tu te rappelles l’époque de N64, ou de la SNES ? …».
Tout d’abord désabusé par les réflexions sur une vulgaire « tablette de gamer », je suis rapidement très surpris par l’émerveillement qu’elle procure, seulement à l’annonce de son nom. Nous sommes à l’époque de l’iPad, de la Nvidia Shield, ou encore de toutes ces tablettes Android Gaming surpuissantes. Et pourtant, ce genre de réaction n’a rien de surprenant avec un peu de recul. Nintendo reste une marque culte toutes générations confondues et ils le prouvent une nouvelle fois avec la Switch.
Une fois arrivé chez mes amis, l’interrogatoire se poursuivit : « Et, tu as quoi comme jeux dessus ? Super Mario ? Mario Kart ? GoldenEye Remastered HD Switch Edition ….? ».
– « Ben, uniquement Zelda Breath of the Wild et 1,2 Switch ». En même temps, que prendre d’autre ? La plupart des titres excitants n’arrivent que dans plusieurs semaines, voire mois.
« 1,2 Switch, c’est cool, ça me rappelle Wii Sport »
Nous sommes en soirée et entre deux verres et quelques parties de babyfoot, nous nous lançons sur le jeu 1,2 Switch sur la grande télé du salon. Rapide et efficace, l’écran de la console apparait immédiatement et proprement sur l’écran 4K.
Nous nous lançons donc dans plusieurs parties de 1,2 Switch. Même si le principe où l’on ne doit pas regarder l’écran, mais l’autre joueur dans les yeux, est assez déroutant au premier abords, nous nous prenons au jeu.
Là, un de mes amis me lance « Sympa 1,2 Switch, c’est comme WiiSport ! Et il te le file avec la console non ? ».
– « Euh non je l’ai acheté 50 euros… » lui répondis-je, un petit peu gêné. S’en suivit un échange de regards qui en disaient long sur les impressions du jeu. Certes, ces mini-jeux sont très sympathiques et en un sens novateurs dans leur façon d’aborder le jeu vidéo. Il n’en reste pas moins qu’il s’agit, pour la plupart, de très courts mini-jeux avec peu d’intérêts et une rejouabilité limitée. Là où WiiSport innovait et amusait, 1,2 Switch étonne et montre rapidement ses limites. Notamment dans la technologie employée, via ses Joy-Con ou plutôt ses « Wiimotes light ». Pourtant le jeu présente parfaitement le potentiel des manettes de la Switch. Nous espérons retrouver d’ailleurs certaines gestures de ces dernières dans les jeux d’éditeurs tiers.
Tips d’apéro : Certains mini-jeux, notamment celui de la bouteille d’eau gazeuse, peuvent se jouer en parallèle d’un autre jeu pratiqué durant les soirées arrosées… bref n’en disons pas plus.
Déjà dimanche matin… enfin midi, rien de tel qu’un bon repas et d’une après-midi tranquille devant la télé. Surtout qu’il pleut dehors. Ni une ni deux, je remets les Joy-con sur le support manette de la Nintendo Switch et allume la console à distance. Confortable cette manette d’ailleurs, contrairement à ce qu’on a pu dire, les sticks sont accessibles, tout comme les différents boutons et gâchettes. Et pourtant je n’ai pas des petites mains.
Allez, c’est parti pour Zelda Breath of the Wild sur grand écran. Le premier constat est magnifique, avec une véritable avalanche de couleurs et une distance d’affichage impressionnante. Bon il faut se l’avouer, l’aliasing est de la partie aussi et les (petites) baisses de framerate lorsque trop d’éléments sont à l’écran font tache. Cependant, on y est et la promesse de base est bien tenue. Je peux pleinement jouer à un jeu AAA sur console portable, que je peux Switcher, d’un simple geste, en mode salon.
Ah …. voilà que mes Joy-Con n’ont plus de batterie. Je cherche alors le port USB-C de la manette pour les recharger, en vain. Et oui, aussi incroyable que cela puisse paraitre, il est impossible de recharger les Joy-Con ailleurs qu’en les remettant sur la Nintendo Switch, et la brancher en suivant. Logique ? Pratique ? Intelligent ? Non, non et bien sûr que non !
Le Zelda sera pour une prochaine fois donc, je préfère économiser la batterie de la console en la laissant sur son dock. Il faut bien préparer son retour pour Paris.
Fin de journée et du week-end, je m’installe dans mon train direction Paris. Tout est parfait, la température est agréable, j’ai pris mes vieux écouteurs filaires pour avoir du son et j’ai de la batterie sur ma Nintendo Switch. Je vais pouvoir repartir sur Zelda Breath of the Wild pour essayer de récupérer la Palavoile (Parapente, en langage Zelda) en échange des quatre trésors cachés dans les différents sanctuaires du plateau. Rassurez-vous pas de SPOIL, ce n’est que l’immense introduction dont vous aurez droit au début de l’aventure.
Cinq minutes après … ah non, 2h 45 après, l’aventure doit déjà s’arrêter faute de batterie. Mais pourquoi je n’ai pas baissé la luminosité de ma tablette, enfin de ma console portable, enfin ma console de salon … enfin… de ma Nintendo Switch.
Voilà le week-end est déjà terminé et beaucoup de choses à en retirer. Tout d’abord, il faut se l’avouer, la Nintendo Switch est une très mauvaise tablette mais une excellente console. Malgré les apparences, la Switch n’est pas une tablette, elle n’a pas une bonne autonomie et elle n’est pas véritablement ergonomique une fois ses Joy-Con retirées. Sans oublier, les bordures grossières autour de l’écran et la ventilation apparente sur le dessus. Rajoutez à cela qu’elle est incompatible avec la plupart des chargeurs USB vers USB-C. Pourtant, une fois les Joy-Con en main et un bon jeu, la magie opère et nous nous retrouvons sur une excellente console portable et une console de salon honorable.
En se plaçant de ce point de vue, la Switch tient largement ses promesses. On y retrouve une excellente expérience de jeu, avec très peu de dégradation lors du passage en mode salon (testé avec Zelda Breath of the Wild et 1,2 Switch). L’utilisation de la manette reste également très bien pensée, autant en mode portable qu’en mode classique (console de salon). Certes, il est difficile de juger étant donnée la (très) pauvre bibliothèque à laquelle nous avons droit, pour l’instant. Mais nous pouvons faire confiance à Big N pour la finition et la qualité de ses licences, en espérant que les éditeurs tiers emboitent le pas dans ce sens.
« il faut se l’avouer, la Nintendo Switch est une très mauvaise tablette mais une excellente console »
En conclusion, la Nintendo Switch est à ce jour la meilleure réponse au marché des consoles portables. Face à une concurrence mobile féroce et à la forte tendance des consoles de salon, il s’agit d’une excellente proposition faite aux joueurs. Nintendo signe sans doute une de ses meilleures consoles, certes loin d’être irréprochable mais en parfaite adéquation avec le marché du jeu vidéo actuel. Tout repose maintenant sur les jeux à venir en 2017, notamment ceux des éditeurs tiers.
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